Le réseau "Alliance Droit et Santé" a organisé une table ronde ce 13 février 2025 dans l’un des hôtels deCotonou. Axée sur le thème "Mise à disposition des Centres de prise en charge intégrés (holistique) pour les survivant.e.s des VBG au Bénin", la rencontre a mobilisé un public diversifié composé d’étudiants, d’acteurs de la société civile et d’ONG engagées dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) ainsi que la Représentante du Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance (MASM), Anastasie Zondo.Etat des lieux sur les VBG au BéninA quelques jours de l’ouverture du sommet de l’Union Africaine (15 et 16 février), le réseau Alliance Droit et Santé sonne la sonnette d’alarme pour inciter les décideurs africains à adopter une convention propre à l’Union Africaine sur l’élimination des Violences Basées sur le Genre (VBG). C’est à travers une table ronde axée sur le thème "Mise à disposition des Centres de prise en charge intégrés (holistique) pour les survivant.e.s des VBG au Bénin". A en croire le Directeur Exécutif de CeRADIS, Nourou Adjibadé, membre de "l’Alliance Droit et Santé", à l’ouverture des échanges, lesdites assises s’inscrivent dans une campagne plus large et régionale pour renforcer la lutte contre les VBG.La table ronde est meublée par trois panels abordant l’état des lieux de la prise en charge des survivant.e.s des VBG, les défis rencontrés et les perspectives de la campagne régionale. Les échanges, animés par plusieurs experts dont Hermine Bokossa (Engender Health), Christelle Koffi (Calvif), Calixte Houedey, Docteur en Sociologie sexuelle, Anastasie Zondo (MASM) et Rodrigue Mounana Bansouomoude l’ONG Famille Nutrition Développement (FND), ont permis d'examiner en profondeur les avancées et les obstacles persistants.Malgré les efforts des différents acteurs, les chiffres sur le phénomène des VBG restent en hausse. Selon l’Observatoire de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (SIDOFFE-NG), le pays a enregistré 58.469 cas de VBG entre 2020 et 2023, avec une hausse alarmante en 2022 et 2023. Les personnes âgées de 18 à 59 ans sont les plus touchées (69,83 % des cas), suivies des adolescents de 15 à 17 ans (18,73 %). Malgré la mise en place de cadres juridiques et institutionnels, la prise en charge reste limitée, en raison notamment du manque d’infrastructures adaptées et de la faible application des textes en vigueur.Un plaidoyer pour une prise en charge holistique A l’égard de ce tableau peu reluisant, les membres de l’Alliance Droit et Santé soulignent la nécessité de renforcer le plaidoyer pour une meilleure application du décret N°2012-228 du 13 août 2012, qui prévoit la création de 12 Centres Intégrés de Prise en Charge (Cipec) dans les départements du Bénin. À ce jour, seuls quatre Cipec sont opérationnels, ce qui limite l’accès des survivant.e.s aux services nécessaires.Des recommandations…Pour finir, les participants ont formulé plusieurs recommandations. Entre autres, développer des dispositifs simples et accessibles pour les survivant.e.s ; favoriser une synergie d’actions entre les acteurs de la lutte contre les VBG ; former les agents de prise en charge pour garantir un accompagnement de qualité ; encourager l’autonomisation des filles et femmes via des formations qualifiantes ; déconstruire les stéréotypes de genre et promouvoir un changement des mentalités ; augmenter le budget du MASM pour améliorer les mécanismes de prise en charge.
La rédaction
10 December 2023